Romainville le 31 mai 2018
Propos du père François
C’est vraiment une « pro », notre maire.
Je vous l’ai déjà dit : quand elle a appris le meurtre de la rue de Paris, la première chose à laquelle elle a pensé, c’est, comme le dit Montaigne, à « fuir l’orage du plus loin ».
Il ne fallait surtout pas que l’affaire conduise à remettre le moindrement en cause la politique qu’elle conduit depuis de nombreuses années dans notre commune.
La réunion du 29 mai n’avait pas d’autre but.
Elle a fait venir un nombre important de conseillers (qui n’ont fait que de la figuration) pour manifester l’importance qu’elle attachait à l’affaire.
Elle a fait s’exprimer les assistants afin de faire baisser la tension.
Elle a soigneusement orienté les débats pour éloigner tout risque pour sa personne.
Mais voilà ;
Elle est allée trop loin.
Son but principal était naturellement d’attribuer la responsabilité totale de la situation calamiteuse de Romainville à l’Etat, « ce pelé, ce galeux d‘où nous vient tout le mal ».
Certes, ce dernier, c’est de bonne guerre, doit être mis en cause.
La baisse des effectifs de police, la suppression de la police de proximité, on n’a pas fini de gloser, à juste titre, sur ces sujets.
Mais CV semble ignorer délibérément l’art de l’autocritique.
Pour enfoncer le clou, elle a, à l’issue de la réunion du 29, pondu une belle lettre au Président de la République, qu’elle présente comme ayant vu le jour au cours et à l’issue de la réunion, alors que seuls ses aficionados l’ont signée et que la majorité de l’assistance était déjà dehors.
Or, cette réunion, j’y assistais, et ni moi, ni mes nombreux copains qui étaient là n’en ont vu l’ombre d’une ligne.
C’est une manœuvre pure et simple de la maire qui a cru trouver là le moyen de se laver les mains de l’affaire.
Elle a remis ça sur je ne sais quel site qui s’appelle « brut », où, échevelée, rougeoyante et les lèvres serrées, elle commence par affirmer que les mesures annoncées par E.Macron pour la banlieue sont nulles et non avenues, pour, ensuite, rejeter sur l’État la responsabilité de tout ce qui va mal chez nous.
Je laisse à Patrimoine et Environnement » le soin de lui répondre :
« Plutôt que de dire « c’est la faute de l’Etat », pour se faire une place dans le paysage politique et médiatique, nous aimerions que soit expliqué, développé et partagé pars l’équipe municipale romainvilloise un projet de ville pertinent, que ce soit au niveau de l’urbanisme, de l’éducation, de la sécurité, du développement économique...Cela manque cruellement et cela fait trop longtemps que cela dure ! Il faut un engagement sérieux de l’Etat mais aussi de la municipalité »
Enfin, quand la maire Valls, parlant du Président, affirme qu’il fait surtout de la communication, elle ne se rend sans doute pas compte qu’elle joue à « la paille et la poutre », elle qui multiplie les initiatives stupides (pompe à merde, tour maraîchère etc.) avant tout destinées à attirer l’attention, et qui consacre à sa gloire le pauvre magazine de Romainville , sans avoir oublié de créer un .. service de communication chargé de chanter ses louanges.
La fameuse pétition, la fameuse lettre au Président (que Spoutnik diffuse sur facebook) , il ne faut surtout pas la signer.
Ou alors, il faut lui ajouter une lettre ouverte à notre maire lui demandant des comptes sur sa politique de la ville :
Bétonisation anarchique et à outrance avec le saccage de notre cadre de vie ;
Suppression, par des procédés plus que douteux, de lieux associatifs tels que la Place du Marché ou le terrain de basket de Gagarine
Surdensification de cette même cité, dans le but caché de diminuer la proportion de logements sociaux de la commune et de bouter hors nos murs les plus modestes des « hélémistes ».
Abandon de toute politique sociale (aires de jeux, MJC, animations diverses ...).
Tout cela n’est peut-être pas la cause directe du meurtre de la rue de Paris, mais tout cela y contribue, et on aimerait que la maire en prenne conscience et le reconnaisse.
Ne rêvons pas.
Ça, elle ne sait pas faire.
Ça, elle le fera d’autant moins que les élections municipales approchent et que les grandes manœuvres ont commencé.
Qu’elle sache, en tout cas, que, elle et tous ceux qui lui ont fait allégeance trouveront en nous des adversaires déterminés.
Après nous être débarrassés de Bartolone, l’occasion sera belle de foutre dehors la barto-girl, le twitter fou et ceux qui, abandonnant toute dignité, se sont résolus à lui lécher ... la main.
Salut à tous.
François Le Cornec.