Le SYCTOM organisait hier soir son premier atelier portant sur le "gisement des déchets" qui sont acheminés sur son centre de Romainville/Bobigny.
Voici une petite synthèse de cette réunion avec un public inexistant et totalement snobée par nos élus (hormis l'élue en charge des déchets pour Est Ensemble), où les associations ont ferraillé avec les porteurs du projet de TMB/Incinération .
Augmentation du nombre de villes qui enverraient leurs déchets chez nous
Les villes qui envoient leurs déchets au centre du SYCTOM de Romainville/Bobigny constituent "le bassin versant" (autour de 400.000 tonnes).
Ce bassin versant est déjà très vaste (une partie de la ville de Paris et nombre de communes du 93), mais le SYCTOM prévoit dans son projet de l'étendre de façon significative.
Le SYCTOM veut sortir de toute logique de mutualisation des capacités de traitement existante à l'échelle de notre région qui est pourtant en surcapacité de traitement
A l'échelle de l'ensemble du territoire du SYCTOM, plus de 130.000 tonnes de déchets sont incinérés dans des usines qui ne lui appartiennent pas, situées en Ile-de-France.
La volonté politique du SYCTOM est de constituer sa propre capacité à incinérer ces 130.000 tonnes à Romainville/Bobigny.
Il requalifie cette mutualisation francilienne actuelle comme étant une "sous-capacité de traitement sur son bassin versant" afin de justifier son projet de construire sa propre usine au milieu de celles déjà existantes chez ses voisins proches.
Les incinérateurs situés donc près de chez nous qui ne recevraient plus ces 130.000 tonnes devraient par conséquent chercher des déchets à brûler ailleurs, bien au delà de l'Ile-de-France.
Un pourentage d'augmentation de la population contestable
Le SYCTOM justifie également son besoin d'une nouvelle usine sur l'argumentaire d'une augmentation de la population de 0,32 % par an (le SYCTOM a encore gonflé ce chiffre lors de sa dernière présentation).
Or cette donnée de l'INSEE se rapporte à l'ensemble de l'Ile-de-France et se réduit à 0,20 % par an pour la seule population des 5 départements couverts par le SYCTOM.
A l'horizon 2031, cet écart représente 121.254 personnes, soit 31.000 tonnes de trop dans les projections du SYCTOM.
Le SYCTOM s'exonèrerait du respect de la loi sur la transition énergétique (LTECV)
Le SYCTOM refuse d'intégrer dans son dossier de programmation de son usine les objectifs de recyclage de 55% en 2020 et de 65% en 2025, tel qu'inscrit dans la loi.
Alors que la LTECV précise que ces objectifs ont une portée locale, le SYCTOM invoque pour sa part qu'il s'agit de seuils à atteindre à l'échelle nationale, à comprendre que certaines régions ou territoires pourraient être en deçà de ces seuils et d'autres au-dessus.
Les chiffres officiels du SYCTOM indiquent que sur son territoire, la poubelle en mélange destinée normalement aux non recyclables contient 42,6 % de déchets pour lesquels une consigne de tri existe, soit un gâchis considérable.
La pourcentage de collectes sélectives n'est que de 13,4 % avec un taux de captage de 30,2 %.
Une mauvaise note donc également sur la qualité du tri pour la faible part qu'il représente.
Ces résultats actuels extrêmement mauvais indiquent que la marge de progression est énorme.
En atteignant seulement la moitié des objectifs de la loi LETCV sur cette partie de l'Ile-de-France, l'idée même de ce projet d'usine serait inenvisageable, d'où cette volonté du SYCTOM de s'en exonérer.
Rappelons que le SYCTOM représente à peu près 10% des déchets produits dans toute la France et que l'Ile-de-France n'a pas de bons résultats sur les taux de recyclages atteints, en grande partie du fait du territoire du SYCTOM qui a des résultats catastrophiques.
Le devenir des mâchefers, un sujet embarrassant
Le projet du SYCTOM d'un incinérateur, notamment à Romainville/Bobigny, soulève la question du devenir des mâchefers qui ont récemment fait l'objet de plusieurs articles de presse, soit du fait des grandes difficultés d'exutoire de ces matériaux potentiellement polluants dont plus personne ne veut, mais également du fait d'une décharge sauvage sur des terres agricoles de Seine-et-Marne dont une partie des mâchefers entreposés illégalement proviennent officiellement de l'incinérateur du SYCTOM d'Ivry-sur-Seine.
Le SYCTOM affirme que tous ses mâchefers sont valorisés ce qui est contredit par cette triste expérience.
A comprendre que le SYCTOM paie (très cher) pour que ses mâchefers soient "valorisés", sans autre traçabilité fiable, sachant que ce terme ne veut rien dire.
Conclusion
Vous trouverez en suivant les liens vous permettant d'ouvrir les présentations des intervenants à cette réunion.
Francis Redon pour Environnement 93 et l'ensemble de l'équipe ZERO WASTE FRANCE ont réalisé une véritable expertise à ce stade du projet du SYCTOM (gros travail de préparation) et ont mouillé la chemise durant cette réunion.
Leur contribution est déterminante car elle permet de mettre en évidence les incohérences du dossier du SYCTOM.
Ils travaillent pour nous tous et nous leur en sommes reconnaissants.
Prenez en connaissance.
http://projet-romainville-bobigny.syctom.fr/dialogue-et-information/les-documents-dinformation/#1504012943268-01d10c1d-5e4a
– Réunion publique d’ouverture de la concertation préalable, le 5 juillet 2017 à Romainville : Présentation de la séance plénière – Réunion publique d ... |
– Présentation du Syctom
– Présentation de Zero Waste France
– Présentation de FNE Ile-de-France / Environnement 93 / ARIVEM
– Présentation d’Est Ensemble à venir basée sur le Rapport annuel 2016
Le COLLECTIF de l’ARIVEM
PANTIN – BOBIGNY –ROMAINVILLE – NOISY LE SEC
MONTREUIL – LE PRE ST GERVAIS – BAGNOLET – BONDY – AUBERVILLIERS – LES LILAS
PARIS XIX